• Domaine :

  Eau

• Région :

  Afrique

• Pays :

  Cameroun

Le projet: 

Creusage de deux puits dans les villages de Koutaba et Bayamgan au Cameroun qui fourniront de l'eau potable à 800 personnes.

La demande:
 
Fondation Coup de Coeur
M. Jean Gagnon
Montréal
Cher M. Gagnon,
D’abord je viens vous remercier de votre visite de samedi dernier concernant notre petit livret L’EAU, espoir de survie. J’ai surtout fort apprécié la teneur de nos échanges et surtout l’étendue de vos connaissances sur le sujet. C’est réconfortant de se sentir appuyé dans une cause qui nous tient à coeur. Un "merci"spécial pour ces lunettes de lecture que vous m’avez laissées. Elles sont déjà dans un fût en partance pour le Cameroun.
La raison de ma lettre est de vous proposer un partenariat dans le creusage de puits d’eau potable.
Présentation:
La Congrégation des Prêtres du Sacré­Coeur travaille dans 47 pays où nous oeuvrons de concert avec des communautés religieuses diverses et des groupes de laïcs. Parmi nos projets, nous avons le creusage de puits d’eau potable. Pour le moment, nous n’avons creusé qu’au Cameroun et au Tchad. Nous avons deux équipes de puisatiers sur place au Cameroun et une au Tchad.
Nous rejoignons des populations et nous formons des petits regroupements par village, avec en tête le chef et les notables. Il y a des villages de 300 personnes et d’autres qui peuvent compter jusqu’à 15,000 de population. Ils doivent donc nous faire la demande d’un puits et nous rédigeons un contrat avec eux. Ils devront fournir un terrain au centre du village  là où le sourcier aura détecté une nappe d’eau souterraine. Ils formeront aussi un Comité de la Pompe pour l’entretien et la protection des lieux. Le prix d’une installation s’élève à 6,000$Can.
La pertinence:
La majorité des cours d’eau sont contaminés et les sources d’eau potables sont rares et éloignées, parfois dans la montagne, ce qui signifie que les jeunes filles porteuses d’eau doivent souvent faire de 5 à 10 km pour y parvenir. Elles reviennent alors avec une charge de 10 à 20 kg sur la tête et perdent normalement une partie de la journée pour accomplir cette tâche qui se répète normalement 3 fois par semaine.
Les eaux de surfaces sont pratiquement toutes contaminées et donc porteuses de germes et de maladies infectieuses que je m’abstiens d’énumérer.
Nous travaillons ainsi à combattre les maladies et à assurer une eau saine pour toute les familles. Socialement parlant, nous créons aussi une obligation de travailler ensemble avec la population. Nous libérons aussi les jeunes filles de ces travaux lourds pour leur donner l’occasion de s’alphabétiser et aussi d’apprendre un métier (pour l’instant nous ne touchons que l’enseignement ménager,l’hygiène et la couture).
La transparence et la gouvernance:
Nous avons une communauté de plus de 100 membres qui sont sur place. Nous appelons cela une "Province" au niveau juridique et canonique. Ce regroupement est formé par le Supérieur Provincial et son Conseil ainsi que d’un Économe Provincial (pour la gestion financière et matérielle). Ce sont eux qui administrent et gèrent les finances que nous leur apportons pour le creusage des puits, cependant, la gérance à distance se fait ici même à Montréal.
L’impact:
A date, nous avons creusé plus de 245 puits. Après quelques semaines, nous remarquons dans la plupart des cas qu’une discipline "inconnue" jusqu’alors s’est instaurée chez les villageois à cause des nouveaux puits.
Après quelques mois, nous constatons que la plupart des maladies habituelles ont disparu et n’y a plus d’épidémies massives.
Socialement parlant, les populations réalisent qu’ensemble, elles peuvent réaliser de plus grandes choses qu’individuellement. C’est alors qu’on voit naître soit des écoles du village, un dispensaire, une petite coopérative agricole, un centre pour l’enseignement de la couture et de l’enseignement ménager aux jeunes filles, ex-porteuses d’eau. On assiste surtout à une meilleure entente entre les différents groupes religieux (chrétiens, musulmans, animistes).
La pérennité:
Tant que nous aurons des bienfaiteurs pour nous soutenir dans cette oeuvre, nous pourrons continuer à creuser.
Nous avons déjà des listes d’attente de plus d'une centaine de villages mais il en reste beaucoup qui s’y ajouteront. 
À voir votre enthousiasme, vous  réussirez sûrement à donner à boire à 300,000 personnes selon l’objectif que vous vous êtes fixé.
Voilà!
Je garde précieusement en note les autres projets dont nous avons discuté: à savoir:

1- Le projet des petits centres de couture pour les jeunes filles.
2- Les forages en partenariat (4­5).

Je vous remercie d’avoir pris le temps de considérer notre demande.

J. Claude Bédard SCJ
Procureur   Prêtres du Sacré Coeur

Montage financier: